Le frelon asiatique : une menace pour les abeilles

Introduit accidentellement en France en 2004, à l’occasion d’une livraison de poteries en provenance de Chine, le frelon asiatique connaît depuis une expansion constante et a désormais envahi toute l’Europe.

Ce prédateur redoutable représente un véritable fléau pour nos abeilles européennes. Pourquoi est-il tant redouté et comment le reconnaître ? Nous vous expliquons tout et vous donnons des astuces pour nous aider dans cette lutte. Les zzz’abeilles vous diront merci !

Reconnaître le frelon asiatique

Le frelon asiatique, appelé aussi frelon à pattes jaunes, se distingue assez facilement de son cousin européen.

Frelon asiatique (Vespa velutina) :

  • taille entre 17 et 32 mm ;
  • pattes jaunes ;
  • tête, thorax et une partie de l’abdomen noirs ;
  • bande jaune orangé sur le 4ème segment de son abdomen.
Frelon asiatique

Frelon européen (Vespa crabro) :

  • taille autour de 40 mm ;
  • tête et thorax brun rougeâtre ;
  • abdomen jaune strié de noir ;
  • pattes brunes.
Frelon européen

Les nids des frelons asiatiques peuvent à leur terme, en automne, atteindre jusqu’à 80 cm de diamètre. La reine fondatrice établit un nid primaire, à hauteur d’homme (sous un appui de fenêtre, une bouche d’égout…) avant que la colonie ne construise le nid secondaire, en hauteur et difficilement accessible (sous la branche d’un arbre ou dans un bâtiment ouvert par exemple).

Pour différencier un nid de frelons asiatiques d’un nid de frelons européens, il suffit de localiser l’entrée : elle se situe sur le côté dans le premier cas, et sous le nid dans le second.

Un nid de frelons asiatiques peut abriter jusqu’à 5 000 individus, dont 200 femelles sexuées, les futures reines fondatrices ! Heureusement, seule une petite partie d’entre elles réussira à établir une nouvelle colonie.

Nid de frelons asiatiques

Le frelon asiatique, un prédateur redoutable pour les abeilles

Classé depuis 2012 comme étant une « espèce exotique envahissante et nuisible », le frelon asiatique est considéré comme « un danger sanitaire de deuxième catégorie pour l’abeille domestique Apis mellifera sur le territoire français » (source : Légifrance). Il constitue ainsi une menace supplémentaire des plus inquiétantes pour les populations d’abeilles, qui connaissent déjà une surmortalité due au manque de nourriture ou encore à l’utilisation de pesticides.

En effet, le frelon asiatique chasse les butineuses durant leur sortie, et découpe leur corps pour ne dévorer que le thorax, riche en protéines. Il peut également les emprisonner à l’aide de ses longues pattes pour l’offrir aux larves du nid.

La menace est d’autant plus grande qu’il s’attaque également aux ruches. Ainsi, posé directement sur la planche d’envol ou en vol stationnaire devant l’entrée, il élimine les abeilles et effraie les butineuses qui limitent alors leurs sorties. Les réserves pour l’hiver s’affaiblissent et la production de miel diminue fortement. À partir de septembre, si la colonie est affaiblie, les frelons asiatiques parviennent à pénétrer dans la ruche et dévorent le couvain.

Mais la raison principale qui rend cette espèce si menaçante pour nos abeilles est que celles-ci se montrent totalement démunies face à ses attaques. En effet, contrairement aux abeilles asiatiques, elles n’ont pas encore développé de stratégies de lutte adaptées et efficaces.

Elles réussissent pourtant à mettre en place des mécanismes de défense contre le frelon européen ou oriental : par exemple, elles se massent pour former un « tapis » dense et protecteur à l’entrée de la ruche pour les empêcher d’y entrer. Cette technique est malheureusement inefficace sur le frelon asiatique.

Les abeilles asiatiques (Apis cerana) ont, quant à elles, réussi à appliquer des stratégies, comme celle de former une boule autour du frelon et de produire ainsi chaleur et humidité autour de l’attaquant en agitant leurs ailes, jusqu’à sa mort. C’est la technique du « thermo-balling ». Un vrai travail d’équipe !

Apis mellifera, également introduite en Asie, agit de la même manière là-bas mais de façon moins efficace.

Nous devons donc trouver des moyens pour protéger nos abeilles, en espérant qu’à leur tour elles réussissent à s’adapter et se défendre davantage.

Protéger les abeilles des frelons asiatiques

Comprendre le cycle de vie du frelon asiatique

En automne, d’octobre à novembre, les femelles reproductrices quittent le nid en compagnie de mâles pour s’accoupler. Elles sont les seules à hiverner, tandis que les mâles et les ouvrières du nid meurent. Au printemps, de mars à juin, chaque reine fonde une ébauche de nid, y pond quelques œufs et soigne ses larves. Une fois devenues des ouvrières, un mois après, ces dernières construisent le nid final et participent à l’entretien de la colonie. La reine passe le reste de sa vie à pondre, avant de mourir à l’automne et qu’un cycle ne recommence.

Piéger les fondatrices

Les fondatrices sont les reines des frelons asiatiques. Les piéger reste le moyen le plus efficace de réguler la population de cette espèce envahissante, en empêchant des colonies entières de se créer !

Il existe des pièges dans le commerce mais il est possible d’en fabriquer soi-même. Il vous faut pour cela couper une bouteille en plastique en deux, et retourner la partie haute pour former un entonnoir, fixé à la partie basse à l’aide d’agrafes, par exemple.

Versez-y un appât, constitué à part égales de :

  • bière brune ;
  • sirop de cassis ou de framboises ;
  • vin blanc, pour repousser les abeilles.

Vous installerez ce piège entre 1 m et 1,50 m du sol.

Les fondatrices, sorties de leur hivernage, ont besoin d’énergie avant d’établir un nid primaire, et se mettent à la recherche de sucre : c’est ainsi qu’elles tomberont dans le piège. Pour éviter la mort de nombreux autres insectes, qui risquent eux aussi d’être attirés, les appâts doivent être installés à proximité des nids de l’année précédente de mi-février à fin mars. La zone de piégeage peut ensuite s’étendre jusque mi-juin aux sites tels que les ruchers, les lieux de stockage de fruits, les zones de déchets, etc.

Les boucliers ou muselières, la stratégie des apiculteurs

Des systèmes de protection ont fait leur apparition depuis quelques années : les boucliers et les muselières. Placés à l’entrée des ruches, ils laissent passer les abeilles tout en empêchant le vol stationnaire du frelon asiatique.

Détruire les nids

Si vous identifiez un nid de frelons asiatiques, surtout n’intervenez pas vous-même ! Faites appel à des professionnels, qui possèdent les équipements de protection nécessaires, pour détruire le nid. Leur méthode consiste à injecter de l’acide sulfurique ou un produit insecticide à l’intérieur de l’essaim, à l’aide d’une perche télescopique.

Participer à l’étude du Muséum National d’Histoire Naturelle

Le MNHN mène une étude sur le frelon asiatique, leurs objectifs étant de mieux appréhender l’expansion de l’espèce en France et d’améliorer les techniques de lutte. Vous pouvez contribuer à l’inventaire des nids en remplissant un formulaire de signalement en ligne afin de les aider dans leurs recherches.

Vous savez désormais tout sur le frelon asiatique et la menace qu’il constitue pour nos abeilles européennes. Et vous, avez-vous déjà fait sa rencontre ?

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